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458 APPENDICE.

En vérité, m'accuser do no pas esti- mer assez les grands hommes du siècle passé, ce serait reprocher à un novice fervent de ne pas respecter les fondateurs de son ori

Quand j'ai dit que toul l'esprit do Bayle, le premier des critiques et le plus impartial des philosophes, pou- vait tenir dans un de ses volumes, je n'ai fait que répéter ce qu'il a dit, ce qu'il a écrit plusieurs fois à .M. Des- maiseaux. 11 se repentait d'avoir souvent asservi à des libraires un génie fait pour éclairer les plus grands hommes, d'avoir rempli son Diction- naire des noms de tantde professeurs et do sectaires inconnus, d'avoir per- du son temps à confronter, à examiner mille petits livres indignes de son attention. Il me semble que tous les lecteurs judicieux pensent ainsi ; el si je me suis trompé, c'est une or- reur, et non pas une satire.

Quand j'ai rapporté quelques épi- grammes, aussi méprisables pour le fond que pour la forme, laites contre des hommes respectables par un homme ennemi de tout mérite, qui a Nous aimerions mieux comme il été seulement poète, qui même n'est y était : qui même a cessé de l'être, plus poète, et à qui il ne reste plus

que la fureur impuissante de médire, no les ai-je pas citées pour marquer Non : a cessé de Vëtre peut signi- le dédain et l'exécration qu'elles fier qu'il ne travaille plus. m'inspirent? J'ai repoussé une seule

fois les injures que cet homme me dit depuis plusieurs années: mais comment les ai-je repoussées ? en rapportant simplement ses vers. 11 est vrai que c'était la manière la plus sûre de me venger.

Il y a des hommes dont il est glo- rieux d'avoir la haine; je me sais gré d'avoir pour ennemi celui qui se déchaîna si furieusement el si vaine- ment contre un protecteur des lettres i

t. L'abbé Bfcnon.

��LE TRIUMVIRAT.

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