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��APPENDICE.

��LE TRIUMVIRAT.

Nous craignons que l'on ne croie que vous voulez vous dédommager de l'éloge que vous venez de don- ner à M. de Fontenelle.

VOLTAIRE .

Il ne s'agit que delà vérité. Je ne suis point l'ami de Fontenelle, je ne le suis que de ses bons ouvrages.

��comparer aux Bossuet, aux Corneille, aux Racine? Est-on un satirique en préférant les vrais génies à ceux qui

ont eu moins de talents, en distin- guant les excellents ouvrages des grands hommes d'avec leurs moin- dres productions, en mettant ( au-dessus de Pulchérie, et Phèdre au-dessus d'Alexandre* ?

C'est un homme malin et orgueil- leux, s'écrie-t-on dans les libelles et sur les théâtres consacrés à la médi- sance; il méprise Boileau, il dit que Boileau se trompe, il veut ruiner la réputation de Voilure, il veut déci- der en maître.

Non, il n'est point assez méprisable pour mépriser Boileau; il le respecte, il l'étudié comme celui qui sut le premier en France orner la raison du charme des beaux vers, et donner à la fois les règles et l'exemple de l'art. Mais il ose soutenir avec tous les hommes judicieux de ce siècle, et avec tou* ceux des siècles à venir, que Despréaux était souvent très- injuste dans ses satires et dan- ses jugements; il n'est que l'organe du public éclairé en disant que Boileau a eu tort de louer Segrais dans son Art poétique, et de ne rien dire de l'aimable La Fontaine. Oui, Boileau a eu tort d'élever les faibles et dures églogues de Segrais, qui certaine- ment ne sont pas comparables à des églogues tintes par une plume bien plus délicate. Ces dernières ont été critiquées, mais les autres sont ou- bliées. Oui, encore une fois, Boileau, d'ailleurs le maître de son siècle, s'en est rendu trop l'esclave en met- tant Voiture au rang d'Horace. Qui

��1. On voit que les ennemis de juteur lui faisaient un crime (l'avoir ex- primé avec franchise ses sentiments dans le Tvmiile 'lu Goût. (Note du premier

éditeur.)

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