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SUPPLÉMENT ATX ŒUVRES EN PROSE.

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��de parler ainsi qu'il y eut à Londres deux petites éditions faites avec la grande.

LE TRIUMVIRAT.

Ainsi la comparaison de M. de Thouri est point juste, etvousne lie- rez pas dire non plus que vous payé une dette qui n'était point la vôtre, cl qu'il vous en a coûté de Vargentpour faire un poème épique.

VOLTAIRE.

Oui, cette dette n'était point la mienne, pas plus que celle de M. de Thou. Je ne m'appelle point Charles Levier, libraire.

LE TRIUMVIRAT.

Le reste de cet endroit de votre justification est bien, et doit être conservé.

Ne feriez-vous pas bien de par- ler de vos défauts moins en géné- ral, et d'avouer que vous êtes vif, et que vous avez été quelquefois étourdi ?

VOLTAIRE.

Non, il ne s'agit ici que des choses qui ont rapport au public, et non d'une confession générale. Je ne ré- ponds qu'à mes calomniateurs.

��Cependant comme il s'agissait de mon livre, j'ai payé cette dette, qui i point la mienne ; j'ai fait rem- bourser à mes dépens tous le- scripteurs qui se sont présentes, j'en aidiez moi les reçus, et s'il y a en- core (ce que je ne crois pas) quel- qu'un qui n'ait pas envoyé sa sou- scription, il n'a qu'à s'adresser chez moi, à Paris, au sieur Demoulin, vis- à-vis Saint-Gervais, et il recevra son argent.

��Est-ce là réfuter ou non la calom- nie? Est-ce assez entrer dans ces in- dignes détails? On en rougit. Il est honteux d'y répondre et de n'y ré- pondre pas. Si ceux que l'abus de la littérature, et celte misérable jalou- sie d'esprit a portés aces excès, m'a- vaient connu, ils auraient au moins relevé mes défauts véritables, et je n'aurais eu à leur répondre qu'en me corrigeant; mais, ne me connaissant point, ils m'ont imputé des vices imaginaires. On imprime que je suis un satirique : a-t-on voulu donner celte opinion de moi pour me fermer l'entrée aux places et aux grâces qu'un homme de lettres peut espérer en France ? Je n'en ai jamais ni prétendu ni sollicité aucune. J'ai toujours regardé l'étude comme une beauté qu'on devait aimer pour elle-même, sans mélange d'aucune vue étrangère; autant les lettres me sont chères, au- tant le nom de satirique est un titre que je méprise et que je déteste. Reste à examiner si on est coupable de ce vice, pour avoir dit que les Balzac, les Voiture, les Pavillon, les Pellisson même, ne sont pas à

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