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444 APPENDICE.

d'or qu'ils avaient toujours portée depuis François I er ; et Henri III leur enjoint expressément de la porter par son ordonnance du 1" janvier. Il veut qu'ils produisent leurs titres de quatre races, à moins que Sa Majesté ne les en dispense ; veut que le premier gentilhomme de la chambre en service tienne une table, en même temps que la table du roi, pour les gentilshommes ordi- naires ; et qu'en l'absence du premier gentilhomme, ce soit le plus ancien du corps qui tienne la table; et défense à eux de manger ailleurs, le tout conformément aux anciennes ordon- nances de François I er . Il ordonne que les gentilshommes de quartier se tiennent toujours dans sa chambre, et qu'ils aient six chevaux qui seront entretenus aux dépens de Sa Majesté; veut qu'ils soient continués dans la fonction de lui présenter son déjeuner, son épée et son chapeau, de rhabiller et le déshabiller; renouvelle expressément l'ordre de s'inscrire eux-mêmes sur un rôle tenu par le premier gentilhomme, et en son absence par le plus ancien du corps, et à faute d'être inscrits ils ne seront payés des gages de ce quartier.

13° Quoiqu'il n'y eût que vingt-quatre gentilshommes ordi- naires payés, Henri III donna les honneurs de cette charge à vingt et un autres courtisans, qui eurent la clef d'or et qui lui faisaient cortège.

Ce sont ces quarante-cinq gentilshommes qu'on a toujours confondus avec quarante-cinq gentilshommes gascons fournis au roi par le duc d'Épernon et qui assassinèrent le duc de Guise; mais il y avait entre eux une extrême différence. Ceux qui furent employés à tuer le duc de Guise étaient du nombre de ces Gas- cons qui avaient à la vérité les mêmes appointements que les gentilshommes ordinaires de la chambre, mais ils n'étaient point payés à l'épargne ; ils n'étaient point compris dans le rôle des grands officiers de la couronne, comme l'ont toujours été les gentilshommes ordinaires. Ils dépendaient du duc d'Épernon, qui les avait donnés au roi ; ils recevaient leurs appointements du duc d'Épernon, qui s'en faisait rembourser à l'épargne par un comptant particulier signé du roi. Ces Gascons se nom- maient Lognac, Saint-Capaulet, Montsivry, Saint-Malin, Saint- Gaudin, La Bastide, d'Alfrenas, etc., leurs noms ne se trouvent dans aucun rôle des gentilshommes ordinaires. Ceux qui ser- vaient en cette qualité l'année de la mort du duc de Guise, en 1588, étaient les mêmes qu'on a vus sous l'année 1580, n° 10, et parmi eux on n'en trouve aucun qui ait eu part à l'assassinat du Balafré.

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