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POÉSIES ATTRIBUÉES A VOLTAIRE

Nous aurions pu considérablement grossir le recueil des pièces attribuées à Voltaire. Indiquons, parmi les pièces que nous écartons :

1° Une complainte en 57 couplets sur les amours de Saint-Preux et de Julie. M. Oscar Honoré, qui l'a reproduite dans une étude intitulée Voltaire à Lausanne, la tenait de M. de Crousaz, qui la tenait lui-même de sa grand'- mère Mme de Montolieu. « Personne, nous dit-il, ne met en doute l'authen- ticité d'une pièce émanant d'une pareille source, non plus que celle de la musique sur laquelle Voltaire la chantait, et que l'on a conservée. » Nous trouvons tout cela concluant, dit M. Desnoiresterres, et si quelques douces pouvaient nous venir, ils ne nous seraient inspirés que par l'extrême faiblesse et le manque complet de relief de cette plaisanterie, qui ne rappelle en rien l'auteur du Pauvre Diable et de la satire sur la Vanité. (Voltaire et J.-J. Rousseau, p. 91.)— M. Bengesco (Bibliographie de Voltaire, t. Ier , p. 489) signale une édition du temps de cette complainte, s.l.n.d., in-12 de 22 pages. Ce qui est probable, c'est que Voltaire reçut cette complainte composée par quelque manœuvre littéraire, et que, comme cela flattait sa passion, il s'amusa à la chanter. Les auditeurs crurent qu'il en était l'au- teur, d'où les traditions recueillies par M. Oscar Honoré.

2° Ode sur le repentir ou Voltaire pénitent, 1738. (Correspondance de Grimm, éd. Tourneux, t. IV, p. 44-46.) « Ceux qui ont cru cette ode de M. de Voltaire, dit le rédacteur de la Correspondance, ne doivent jamais se mêler de juger des vers. »

3° Notre bonheur n'est qu'en Dieu, cantique qui commence ainsi :

lre strophe.

Entendrons-nous vanter toujours Des beautés périssables, etc.

2e strophe.

Nos jours sont courts et douloureux. Ce n'est qu'une ombre vaine, etc.

Ce cantique a été longtemps inséré dans les recueils de ce genre de poésie, au nom de Voltaire. On le trouve pour la première fois dans un recueil de Paris, en 4 vol. in-8°, en 1772, c'est-à-dire du vivant de Voltaire. — Il est encore dans le recueil de Tours, Marne, 1848, avec cette variante du titre : « Le vrai bonheur n'est qu'en Dieu. » Il a disparu du recueil de 1863.

Il nous souvient aussi d'avoir entendu, dans notre jeunesse, attribuer à Voltaire un cantique qui commence ainsi :

Tout n'est que vanité Mensonge et fragilité Dans tous ces objets divers Qu'offre à nos regards l'univers, etc.