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SUPPLÉMENT AUX POÉSIES.

Nous vous avions promis un récit très-fidèle De ce qu'on fait dans ce séjour

Bâti par un ministre adoré de la cour, Et qui sera la demeure éternelle Et de la gloire et de l'amour.

Monsieur le maréchal est allé dans la ville, Dont sûrement il reviendra Tout aussitôt qu'il le pourra;

Car, hélas! des vertus elle n'est plus l'asile.

Pour la dame du château, A qui les dieux devraient porter envie, S'ils pouvaient envier ce qu'ils font de plus beau, Elle a très-peu de compagnie.

Vous savez que ses agréments Lui tiennent lieu de tout le monde : Elle sait égayer par cent amusements Cette solitude profonde.

Nous qui voyons tous les jours ses beaux yeux, Nous la trouvons toujours nouvelle; Et si nous désirons quelque chose en ces lieux, Nos désirs ne sont que pour elle.

Pour le jeune marquis, j'avouerai franchement Que le long du jour il s'ennuie, Et qu'il bâille très-fréquemment.

Vous en êtes la cause, encor qu'innocemment :

C'est vous qui lui donnez cette mélancolie.

Votre absence est souvent la source de l'ennui ; Et son bonheur serait extrême S'il se pouvait que, loin de lui, Vous vous ennuyassiez de même.

Madame de Vogué vient tout en ce moment

De faire une parodie,

Que l'on trouve très-jolie, Et qui mérite assurément Que dans le Mercure galant Au mois prochain on la publie, Avec un petit compliment.

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