Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome32.djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée

258 REMARQUES SUR OTIION.

SCÈNE III.

V.antépén. N'en parlons plus; dans Rome il sera d'autres femmes A qui Pison en vain n'offrira pas sa foi.

Si on faisait paraître un vieillard de comédie, entre sa nièce et un amant qu'elle veut épouser, on ne pourrait guère s'expri- mer autrement que dans cette scène :

N'en parlons plus;... il sera d'autres femmes A qui Pison en vain, etc.

Otez les noms, toute cette tragédie n'est qu'une comédie sans intérêt, et aussi froidement écrite que durement. Je le répète, on a voulu un commentaire sur toutes les pièces de Corneille ; mais que dire d'un mauvais ouvrage, sinon qu'il est mauvais, en montrant aux étrangers et aux jeunes gens pourquoi il est si mauvais ?

SCÈNE IV.

Vers 1. Othon, est-il bien vrai que vous aimiez Camille?

— Non, non, si vous l'aimez, elle vous aime aussi...

— Son cœur de telle force à votre hymen aspire... Choisissez donc encore à communs sentiments

Des charges dans ma cour ou des gouvernements...

— Tenez-vous assuré qu elle aura tout mon bien.

Le vice de cette scène est la suite des défauts précédents. La petite ironie de Calba, « est-il bien vrai que vous aimiez Camille? Si vous l'aimez, elle vous aime aussi, son cœur aspire à votre hymen d'une telle force; choisissez des charges à communs sentiments ; tenez-vous assuré qu'elle aura tout mon bien » : y a-t-il dans tout cela un seul mot qui ne soit, même pour le fond, convenable au seul genre comique?

SCÈNE V.

Vers 1. Vous pouvez voir par là mon âme tout entière... Je no sais point, soigneur, faire valoir les choses... Je ne sais quel amour je vous ai pu donner, Seigneur, mais sur l'empire il aime à raisonner : Je l'y trouve assez fort, et même d'une force A montrer qu'il connoît tout ce qu'il a d'amorce.

Cette scène sort du ton de la comédie; mais l'impression déjà reçue empêche le spectateur de voir de l'élévation dans un sujet

�� �