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ACTE [|, SCÈNE IV. 253

Vers 1">. Votre âme, en me faisant cette civilité,

Devroit l'accompagner de plus de vérité, etc.

Une âme qui fait une civilité, le mal qui vient à un vieux ministre d'État (et c'est le mal d'amour) ; et Plautine qui répond à ce mi- nistre qu'il n'a point changé de visage; et l'autre qui réplique qu'iV a l'oreille du grand maître.

Que dire d'un tel dialogue? On est obligé de faire un com- mentaire : que ce commentaire au moins serve à faire connaître que son auteur rend justice; il ne connaît aucune occasion où l'on doive déguiser la vérité. Plautine montre de la hauteur ; et si cette hauteur menait à quelque chose de tragique, elle pour- rait faire impression. Remarquons encore que de la hauteur n'est pas de la grandeur.

SCÈNE III.

Vers I. Madame, enfin Galba s'accorde à vos souhaits,

Et j'ai tant fait sur lui que dès cette journée

De vous avec Othon il consent Phyménée.,

— Qu'en dites-vous, seigneur? etc.. Vers II Sa grande âme

Me faisoit tout à l'heure un présent de sa flamme... Vers 17. Comme en de certains temps il fait bon s'expliquer,

En d'autres il vaut mieux ne s'y point embarquer.

Tout ce qu'on peut remarquer, c'est que j'ai tant fait sur lui est un barbarisme et une expression basse ; que le qu'en dites- vous de Plautine est une ironie comique ; que sa grande âme qui fait un présent de sa flamme est très-vicieux ; qu7/ fait bon s'expli- quer est bourgeois ; et que la scène est très-froide.

SCÈNE IV.

Vers 35. 11 sait trop ménager ses vertus et ses vices;

Il étoit, sous Néron, de toutes ses délices, etc.

Le portrait d'Othon est très-beau dans cette scène. Il est per- mis à un auteur dramatique d'ajouter des traits aux caractères qu'il dépeint, et d'aller plus loin que l'histoire. Tacite dit d'Othon : Pueritiam incuriose, adolescentiam petulanter egerat; gratus Neroni œmulatione luxus...In provinciam specie legationis se posait... comiter administrata provincia. Son enfance fut paresseuse, sa jeunesse débauchée ; il plut à Néron en imitant ses vices et son luxe.

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