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242 REMARQUES SUR SOPHONISBE.

mal écrire. La première loi quand on fait des vers, c'est de les faire bons.

SCÈNE III.

(Fin de la scène.) Nouvelles bravades inutiles, qui rendent cette scène aussi froide que les autres.

SC EXE IV.

(Fin de la scène.) Scène encore froide. Sophonisbe semble y craindre en vain la vengeance d'Éryxe, qui n'est point en état de se venger, qui ne joue d'autre personnage que celui d'être délaissée, qui ne parle pas même aux Romains, qui, comme on l'a déjà remarqué, ne produit rien du tout dans la pièce.

SCÈNE VI.

Vers 97. Votre exemple est ma loi ; vous vivez et je vi.

Il est bon que dans la poésie on puisse supprimer ou ajouter des lettres selon le besoin, sans nuire à l'harmonie : je fai, je vi je croi,je doi, pour Je fais, je vis, je crois, je dois, etc.

(Fin de la scène.) Cette scène n'est pas de la froideur des autres, par cette seule raison que la situation est embarrassante ; mais cette situation n'est ni noble, ni tragique; elle est révoltante, elle tient du comique. Un vieux mari qui vient revoir sa femme, e1 qui la trouve mariée à un autre, ferait aujourd'hui un effet très- ridicule. On n'aime de telles aventures que dans les contes de La Fontaine et dans des farces. Les mots de roi, de couronne, de diadème, loin de mettre de la dignité dans une aventure si peu tragique, ne servent qu'à faire mieux sentir le contraste de la tragédie et de la comédie. Syphax est si prodigieusement avili qu'il est impossible qu'on prenne à lui le moindre intérêt. Pour peu qu'on pèse toutes ces raisons, on verra qu'à la longue une nation éclairée est toujours juste, et que c'est en se formant le goût que le public a rejeté Sophonisbe.

��ACTE QUATRIÈME.

SCÈNE II.

(Fin de la scène.) Si le vieux Syphax a été humilié avec sa femme, il lest bien plus avec Lœlius en demandant pardon

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