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122 REMARQUES SUR NICOMÈDE.

Cette expression, placée ici ironiquement, dégénère peut-être trop en comique. Ce m'est pus là une bonne traduction de cel admirable passage d'Horace l :

Et cuncta terrarum subacta, Praster atroccm animum Catonis.

Ajoutez que tout tremble sur l'onde est ce qu'on appelle une cheville malheureusement amenée par la rime, comme on l'a déjà remarqué tant de fois 2 .

Vers III. L'Asie en (ait l'épreuve, où trois sceptres conquis Font voir en quelle école il en a tant appris.

Le mot école est du style familier; mais quand il s'agit d'un disciple d'Annibal, ces mots disciple, école, etc., acquièrent de la grandeur. 11 ne faut pas répéter trop ces figures.

Vers 113. Ce sont des coups d'essai, mais si grands que peut-être Le Capitole a lieu d'en craindre un coup de maître.

Coup d'essai, coup de maître, figure employée dans le Cid, el qu'il ne faudrait pas imiter souvent.

Vers I I G Quelques-uns vous diront, au besoin.

Quels dieux du haut en bas renversent les profanes.

Du haut en bas, qui n'est mis là que pour faire le vers, ne peut être admis dans la tragédie. Les dieux et les profanes ne sont pas là non plus à leur place. Un ambassadeur ne doit pas parler en poëte ; un poëte même ne doit pas dire que son sénat est composé de dieux 3 , que les rois sont des profanes, et que l'ombre du Capitole fit trembler Annibal. Un très-grand défaut encore est ce mélange d'enflure et de familiarité : quelques-uns rous diront au besoin quels dieux du haut en bas renversent les pro- fanes. Ce style est entièrement vicieux.

SCÈNE III.

Vers 1. Ou Rome à ses agents donne un pouvoir bien large. Ou vous êtes bien Ion" à faire votre charee.

��1. Livro II, ode i™, vers 23-24.

2. Voyez, tome XXXI, les remarques sur les Horaces, acte I Pr , scène i ri ' ; sur /c Menteur, IV, i; sur Roêogune, V, i.

3. Palissot l'ail remarquer que Corneille parle des dieux à qui le Capitole était dédie. (G. A.)

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