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ACTE I, SCÈNE VII. o49

Vers 76. La paix finit la haine.

La haine finit ; on ne la finit pas.

Vers 85. Vous me trouvez mal propre à cclto confidence.

Mal propre ne doit pas entrer dans le style noble ; et que Timagène soit propre ou non à une confidence, c'est un trop petit objet.

Vers 86. Et peut-être à dessein je la vois qui s'avance.

A quel dessein?

Vers 87. Adieu, je dois au rang qu'elle est prête à tenir Du moins la liberté de vous entretenir.

Timagène doit du respect à Rodogune, indépendamment de ce mariage, et il doit se retirer quand elle veut parler à sa con- fidente.

SCÈNE Vil.

Vers 1. Je ne sais quel malheur aujourd'hui me menace,

Et coule dans ma joie une secrète glace. ;

Coule une glace n'est pas du style noble, et la glace ne coule point.

Vers 4. Je tremble, Laonice, et te \ oulois parler,

Ou pour chasser ma crainte, ou pour m'en consoler.

Cet en se rapporte à la crainte par la phrase; il semble qu'elle veuille se consoler de sa crainte. Il faut éviter soigneusement ces amphibologies.

Vers 7. La fortune me traite avec trop de respect.

La fortune ne traite point avec respect; toutes ces expressions impropres, hasardées, lâches, négligées, employées seulement pour la rime, doivent être soigneusement bannies.

Vers 9, L'hymen semble à mes yeux cacher quelque supplice, Le trône sous mes pas creuser un précipice.

La poésie française marche trop souvent avec le secours des antithèses, et ces antithèses ne sont pas toujours justes. Comment un hymen cache-t-il un supplice? Comment un trône creuse-t-il un précipice? Le précipice peut être creusé sous le trône, et non par lui.

L'antithèse des premiers fers et des nouveaux, des biens et des maux, vient ensuite. Cette figure tant répétée est une puérilité dans un rhéteur, à plus forte raison dans une princesse.

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