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ACTE m, SCÈNE V. ;..29

qui s'unit à ce qu'il aime, si fortement qu'il en fait une part de lui-même. Mais pourquoi Corneille a-t-il réussi dans ce mor- ceau? C'est que les sentiments y sont grands, c'est que l'objet en serait vraiment tragique s'il n'était pas avili par le ridicule hon- teux de la prostitution. Toutes les fois que Corneille a quelque chose de vigoureux à traiter, on le retrouve; mais ces beaux morceaux sont perdus.

Vers -149. aiettez en sûreté ce qu'on va vous ravir. C'est toujours l'idée de la prostitution.

Vers 150. Vous n'êtes pas celui dont Dieu s'y veut servir; 11 saura bien sans vous en susciter un autre, Dont le bras moins puissant, mais plus saint que le vôtre, Par un zèle plus pur se fera mon appui...

Elle est donc déjà informée que Didyme entrera dans le mau- vais lieu pour sauver son honneur.

��SCENE IV.

MARCELLE.

Vers 2 Je vous suis importune

De mêler ma présence aux secrets des amants, Qui n'ont jamais besoin de pareils truchements.

PAULIN.

Madame, on m'a forcé de puissance absolue.

MARGE LLE .

L'ayant soufferte ainsi, vous l'avez bien voulue.

Il n'y a rien de plus indécent, de plus révoltant, de plus atroce, de plus bas, de plus lâche, que cette Marcelle qui vient insulter à cette prostituée. Du moins elle devrait épargner les solécismes et les barbarismes. On a forcé Paulin de puissance abso- lue, et il l'a bien voulue.

SCÈNE V.

Vers 8. Vous trouvez, je m'assure, en un si digne lieu Cet objet de vos yeux encor digne d'un dieu?

Que dites-vous d'un b c[ue cette dame appelle un digne

lieu f

31. — CoMM. SUR Corneille. I. 34

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