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o'I6 REMARQUES SUR LA SUITE DU MENTEUR.

quand ils ne sont pas amenés, préparés par une situation pres- sante, par quelque coup de théâtre, par quelque chose de vif et d'animé.

SCÈNE V ET derxiLre.

{A In fin.) Cette scène est encore manquée. L'auteur n'a point fait de IMiilislc Tusage qu'il en pouvait faire. Un rival ne doit jamais être un personnage épisodique et inutile. Philiste est froid ; et c'est, comme on l'a dit si souvent, le plus grand des défauts. Ce refrain : Rentrez dnjis la prison dont vous vouliez sortir, est encore plus froid que le caractère de Philiste ; et cette petite finesse anéantit tout le mérite que pouvait avoir Philiste en se sacrifiant pour son ami.

Je ne sais si je me trompe, mais en donnant de l'àme à ce caractère, en mettant en œuvre la jalousie, en retranchant quel- ques mauvaises plaisanteries de Cliton, on ferait de cette pièce un chef-d'œuvre.

��EXAMEN

DE LA SUITE DU MENTEUR.

Le lecteur doit être averti que tous ces Examens à la fin des pièces sont de Pierre Corneille.

Le contraire est arrivé de Tkéodore, que les troupes de Paris n'\ ont point rétablie [authéàlre) depuis sa disgrâce, mais que celles des provinces y ont fait assez passablement réussir.

11 ne faut jamais juger d'une pièce par les succès des pre- mières années, ni à Paris, ni en province : le temps seul met le prix aux ouvrages, et l'opinion réfléchie des bons juges est, à la longue, l'arbitre du goût du pul)lic*.

1. I.V'dition do lOti. sur laquelle Voltaire travailla d'abord, s'arrête à cette- Suite du Menteur, il poursuivit son Commentaire sur l'édition de 1CG4.

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