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ACTE II, SCi'NE II. 4i3

Vers 80. Et son dernier soupir est un soupir illustre. Seque probat moriens *.

Ce mot illustre ne peut convenir à un soupir; de plus, un soupir n'est-il pas une espèce de gémissement? Achoréc vient de dire que Pompée n'a poussé aucun gémissement. Et comment un soupir peut-il étaler tout Pompée? Corneille a voulu traduire le secjue probat moriens de Lucain. Il prouve en mourant qu'il est Pompée. Ce peu de mots est vrai, simple et noble; mais un soupir illustre n'est pas tolérable.

Vers 83. Sa tête sur les bords de la barque penchée. Est-ce la barque, ou la tête, qui est penchée-?

Vers 84. Par le traître Septime indignement tranchée,

Passe au bout d'une lance en la main d'Achillas.

Scptimius

...Retegit... scisso velamine vultus.... Collaque in obliquo ponit languentia transtro; Tune nervos venasque secat.... Vindicat hoc Pharius dextra gestare satelles^.

Vers 88. On donne à ce héros la mer pour sépulture.

Littora Pompeium feriunt, truncusque vadosis Hue, illuc, jactatur aquis ^.

Vers 94. Je l'ai vue élever ses tristes mains aux cieux.

On sait bien que des mains ne sont pas tristes. Cependant cette épithète peut être soufferte en poésie, et surtout dans cette occasion \

Vers 9"3. Puis cédant aussitôt à la douleur plus forte, Tomber dans sa galère évanouie ou morte.

��1. Lucain, Phars., VIII, 621.

2. Le vers, tel que le cite Voltaire, existait encore dans l'édition de 1G04; mais dans l'édition de 1082 on lit :

Sur les bords Je l'esquif sa tête enfin penchée.

A. Lucain, Phars., VIII, GG8-G0, 671-72, 675.

4. Ibid., 698-99.

5. Dans l'édition de 1664 on lit :

Puis n'espérant plus rien, lève les mains aux cieux.

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