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416 REMARQUES SUR POLVEUCTE.

Vers 7. Son sang, dont tes bourreaux viennent de me couvrir, M'a dessillé les yeux, et me les vient d'ouvrir ;

pléonasme.

Vers 13. Redoute l'empereur, appréliende Sévère.

D'où sait-elle que Félix a sacrifié Polyeucte à la crainte qu'il a de Sévère? Est-ce une révélation ?

Vers 23. Le faut-il dire encor? Félix, je suis chrétienne.

Ce miracle soudain a révolté beaucoup de gens : Quodcumque ostendis mihi sic, iacredulus odiK Mais le parterre aimera long- temps ce prodige : il est la récompense de la vertu de Pauline; et s'il n'est pas dans riiistoirc, il convient parfaitement au théâtre dans une tragédie chrétienne.

Vers 27. Le coup à l'un et l'autre en sera précieux,

Puisqu'il t'assure en terre en m'élevant aux cieux.

T'assure en terre n'est pas français. Il veut dire affermit ion pouvoir sur la terre.

SCÈNE DERNIÈRE.

La pièce semble finie quand Polyeucte est mort. Autrefois, quand les acteurs représentaient les Romains avec le chapeau et une cravate, Sévère arrivait le chapeau sur la tête, et Félix l'é- coutait chapeau bas : ce qui faisait un effet ridicule.

Vers 2. Esclave ambitieux d'une peur chimérique,

Polyeucte est donc mort ? Et par vos cruautés Vous pensez conserver vos tristes dignités?

D'où sait-il que Félix a immolé son gendre à la peur mépri- sable qu'il avait de Sévère? Ce Sévère ne pouvait le savoir, à moins que Polyeucte, par un second miracle, ne le lui eût révélé. Le reste est fort juste et fort beau; il doit être irrité que Félix n'ait pas déféré à sa noble prière.

Vers 24. Je cède à des transports que je ne connois pas.

Ce nouveau miracle n'est pas si bien reçu du parterre que les deux autres : il ne faut pas surtout prodiguer coup sur coup

1. Horace, Art poétique, 188.

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