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ACTE V, SCÈNE V. 415

Vers 18. Répandant votre sang j^ar votre propre main.

FÉLIX.

Ainsi l'ont autrefois versé Brute et Manlie.

On est un peu surpris que cet homme se compare aux i^rutus et aux Manlius, après avoir avoué les sentiments les plus lâches.

Vers 21. Et (piand nos vieux héros avoicnt du mauvais sang, Ils eussent pour le perdre ouvert leur propre (lanc.

C'est une vieille erreur qu'en se faisant saigner on se délivrait de son mauvais sang. Cette fausse métaphore a été souvent em- ployée, et on la retrouve dans la tragédie de Don Carlos, sous le nom d'Andronic.

Quand j'ai de mauvais sang je me le fdis tirera

On a dit que Philippe II fit cette ahominable plaisanterie à son fils en le condamnant.

Vers 23. Quand vous verrez Pauline, et que son désespoir Par ses pleurs et ses cris saura vous émouvoir.

Remarquez que nous employons souvent ce mot savoii- en poésie assez mal à propos : J'ai su le satisfaire, pour Je l'ai satisfait; fai su lui plaire, an lieu de je lui ai plu. Il ne faut employer ce mot que quand il marque quelque dessein.

Vers 3\, Romps ce que ses douleurs y donneroient d'obstacle; Tire-la, si tu peux, de ce triste spectacle.

Romps, tire-la, mauvaises expressions. Des douleurs qui donnent obstacle est un barbarisme, et ce qu^ls donneraient d'obstacle est un barbarisme encore plus grand.

��SCÈNE V.

Vers 2. Celte seconde hostie est digne de ta rage. Ce n^ot hostie signifiait alors victime.

Vers 5. Ta barbarie en elle a les mêmes matières.

Ce vers est trop négligé, et n'est pas français. Une barbarie qui a des matières et matières en elle, cela est un peu barbare.

1. Je n'ai pas trouvé ce vers dans VAndronic de Campistron. (B.)

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