Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome31.djvu/375

Cette page n’a pas encore été corrigée

ACTE V, SCENE H. 365

Vers 72. Que la vengeance est douce à l'esprit d"une femme !

Ce vers paraît trop du ton de la comédie, et est d'autant plus déplacé qu'Emilie doit être supposée avoir voulu venger son père, non pas parce qu'elle a le caractère d'une femme, mais parce qu'elle a écouté la voix de la nature.

Vers 73. Je l'attaquai par là, jiar là je pris son àmc. Expression trop familière.

Vers 77. J"en suis le seul auteur, elle n'est que complice.

Pourquoi toute cette contestation entre Cinna et Emilie est- elle un peu froide ? C'est que, si Auguste veut leur pardonner, il importe fort peu qui des deux soit le plus coupable ; et que, s'il veut les punir, il importe encore moins qui des deux a séduit l'autre.

Ces disputes, ces combats à qui mourra l'un pour l'autre, font une grande impression quand on peut hésiter entre deux per- sonnages, quand on ignore sur lequel des deux le coup tombera, mais non pas quand tous les deux sont condamnés et condam- nables.

Vers 80. Mourez, mais en mourant ne souillez point ma gloire... Et la mienne se perd si vous tirez à vous Toute celle qui suit de si généreux coups.

Tirez à vous est une expression trop peu noble. Généreux coups ne peut se dire d'une entreprise qui n'a pas eu d'effet.

Vers 84. Eh bien ! prends-en ta part, et me laisse la mienne. Eh bien .'prends-en ta part est du ton delà comédie.

Vers 87. Tout doit être commun entre de \rais amants.

Ce vers est encore du ton de la comédie, et cette expression de vrais amants revient trop souvent.

Vers -102. Mais enfin le ciel m'aime, et ses bienfaits nouveaux Ont enlevé Maxime à la fureur des eaux.

Maxime vient ici faire un personnage aussi inutile que Livie. Il parait qu'il ne doit point dire à Auguste qu'on l'a fait passer pour noyé, de peur qu'on n'eût envoyé après lui, puisqu'il n'avait révélé la conspiration qu'à condition qu'on lai pardonnerait.

�� �