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ACTE I, SCÈNE II. 323

��SCENE II.

Vers 2. Quoi(juo j'aime Cinna, quoique mon cœur l'adore, S'il me veut posséder, Auguste doit périr.

Des critiques trouvent ce premier vers languissant, par le soin Hiênio que prend l'autenr de lui donner de la force; ils disent ([u'adure n'est que la répétition ûc j'aime.

Vers 7. Par un si grand dessein vous vous faites juger...

Vous vous faites juger est plus languissant : d'ailleurs c'est un grand secret; on ne peut encore le juger.

Vers 8. Digne sang de celui que vous voulez venger.

Toranius était un plébéien inconnu qui n'avait joué aucun rôle, et qu'Octave sacrifia dans les proscriptions parce qu'il étail riche.

Vers 29. Je recevrois do lui la place de Livie

Comme un nio\ en plus sûr d'attenter à sa vie.

Ce sentiment furieux est, à mon gré, une raison pour ne pas supprimer le monologue qui prépare cette férocité.

Vers 37. Tant de braves Romains, tant d'illustres victimes (Ju'à son ambition ont immolés ses crimes, etc.

Ambition ont est bien dur à l'oreille.

Fuyez des mauvais sons le concours odieux ^

Vers 31. Et tu verrois mes pleurs couler pour son trépas, Qui le faisant périr ne me vengeroit pas, etc.

Ce sentiment atroce et ces beaux vers ont été imités par Racine dans Andromaque- :

Ma vengeance est perdue.

S'il ignore en mourant que c'est moi qui le tue.

Vers 73. Tout beau, ma passion, deviens un peu moins forte.

Tout beau revient au pian -piano des Italiens. Ce mot familier est banni du discours sérieux, à plus forte raison de la poésie, et

1. ^Q\\Qa.n, Art poétique, I, 110.

2. Acte IV, scène iv. v

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