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274 REMARQUES SUR LES IIORACES.

L'ambition, l'orgueil, la haine, l'avarice, Armés do son pouvoir, nous donnèrent des lois : Et l)ien <|u'il fût en soi le plus juste des rois, Son rèi^Mie fut toujours celui de l'injustice.

Fier vain(iueur au dehors, vil esclave en sa cour.

Son tyran et le nôtre à peine perd le jour

Que juscjue dans sa tombe il le force à le suivre :

Et par cet ascendant ses projets confondus, Après trente-trois ans sur le trône perdus, Commençant à régner, il a cessé de vivre *.

Le sonnet a des beautés; mais avouons que ce n'était pas à un pensionnaire du cardinal à le faire, et qu'il ne fallait ni lui prodiguer tant de louanges pendant sa vie, ni l'outrager après sa mort.

Je suis et je serai toute ma vie très-passionnément, monseigneur, do Votre Éminence, etc.

Cette expression passionnément montre combien tout dépend des usages. Je suis passionnément est aujourd'hui la fohnulc dont les supérieurs se servent avec les inférieurs. Les Romains ni les Grecs ne connurent jamais ce protocole de la vanité : il a tou- jours changé parmi nous. Celui qui fait cette remarque est le premier qui ait supprimé les formules dans les épîtres dédica- toires de ce genre, et on commence à s'en abstenir. Ces épîtres, en effet, étant souvent des ouvrages raisonnes, ne doivent point (inir comme une lettre ordinaire.

��ACTE PREMIER. SCÈNE I.

SABINE, JUL[E.

Corneille, dans l'examen des Horaces, dit que le personnage de Sabine est heureusement inventé, mais qu'il ne sert pas plus à l'action que l'infante à celle du Cid.

1. Il y ;i pliisieurî versions de cette pièce, qui ne fut pas imprimée du vivant

de Corneille.

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