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ACTE IV, SCÈNE Y. 241

que cette licence fût permise en poésie! Car nous nom sommes vus cinq cents, nous sommes partis est bien languissant : on eût pu dire :

Nous n'étions que cinq cents; mais, par un prompt renfort, Nous nous voyons trois mille en arrivant au port.

L'Académie ne prononça point sur cette faute, uniquement par la raison que Scudéri ne l'avait pas relevée, et qu'elle se borna, comme je l'ai déjà dit ', à juger entre Corneille et Scudéri.

SCÈNE IV.

Vers 2. La lâcheuse nouvelle et l'importun devoir!

Dès ce moment Rodrigue ne peut plus être puni ; toutes les poursuites de Chimène paraissent surabondantes. Elle est donc si loin de manquer aux bienséances, comme on le lui a reproché, qu'au contraire elle va au delà de son devoir en demandant la mort d'un homme devenu si nécessaire à l'État.

Vers 5. Mais avant que sortir, viens, que ton roi t'embrasse.

En premio destas victorias Ha de Uevarse este abrazo.

SCÈNE V,

Vers 1. Enfin soyez contente,

Chimène, le succès répond à votre attente.

Cette petite ruse du roi est prise de l'auteur espagnol ; l'Aca- démie ne la condamne pas. C'est apparemment le titre de tragi- comédie qui la disposait à cette indulgence : car ce moyen paraît aujourd'hui peu digne de la noblesse du tragique.

Vers 14. Sire, on pâme de joie, ainsi que de tristesse.

Tanto atribula un placer, Como congoja un pesar.

On ne dit paspa?7?er, évanouir; on dit se pâmer , s' évanouir . Cette défaite de Chimène est comique, et fait rire. Voyez les remarques de l'Académie. La faute est de l'original ; mais ses termes sont plus convenables.

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31. — COMM. SLR Cor.NEILLE. I. 16

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