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218 HE.MARQUES SUR LE GID.

Vers 20. A de plus liauts partis Rodrigue doit prétendre.

Dans l'édition de 1637 il y a : A de plus hauts partis ce beau fils doit prétendre. Vous pouvez juger, par ce seul trait, de l'état où était alors notre langue. Un mélange de termes familiers et nobles déligurait tons les ouvrages sérieux. C'est Boileau qui, le premier, enseigna l'art de parler toujours convenablement : et Racine est le premier qui ait employé cet art sur la scène.

VersSo. Pour s'instruire d'exemple, en dépit de l'envie, 11 lira seulement l'histoire de ma vie.

De mis tiazanas escritas Daré al principe un traslado. Y aprenderâ en lo que hice, Si no aprende en lo que hago.

Vers 00. Loin des froides leçons qu'à mon bras on préfère, Il apprendroit à vaincre en me regardant faire'.

Podra dalle exemplo, Como mil vezes le hago.

Vers 57. Vous me parlez en vain de ce que je connoi-.

On prononçait alors con)ioi comme on l'écrivait, et on le fai- sait rimer avec moi, toi. Aujourd'liui on prononce connais, et cependant l'usage a prévalu d'écrire con?iow; c'est une inconsé- quence, ou je suis fort trompé, d'écrire d'une façon et de pro- noncer d'une autre. Quel étranger pourra deviner qu'on écrit paon, la ville de Caen, et qu'on prononce pan, la ville de Can? Il serait à souhaiter qu'on nous délivrât de cette contradiction, autant que l'étymologie des mots pourra le permettre. On s'est déjà aperçu combien il est ridicule d'écrire de la même manière les François qu'on prononce Français, et saint François qu'on prononce François. Comment un étranger, en lisant anglois et danois, devinera-t-il qu'on i)rononce danois avec un o, et anglais avec un a? Mais il faut du temps pour détruire un abus introduit par le temps.

1. On lit dans l'édition de iGG4 :

Il apprendroit à vaincre en me regartiant faire ; Et pour r6i)ondre en hâte à son grand caractère, 11 verroit...

2. Ce vers n'existe pas dans l'édition de 1001.

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