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Vous déploierez en vain ma gloire et ma splendeur :
Vous n'avez rien de si beau qu'elle.

Il se retire


PANDORE.

A peine j'ai goûté l'aurore de la vie ;
Mes yeux s'ouvraient au jour, mon coeur à mon amant ;
Je n'ai respiré qu'un moment.
Douce félicité, pourquoi m'es-tu ravie ?
On m'avait fait craindre la mort ;
Je l'ai connue, hélas ! cette mort menaçante :
N'est-ce pas mourir, quand le sort
Nous ravit ce qui nous enchante ?
Dieux, rendez-moi la terre et mon obscurité,
Ce bocage où j'ai vu l'amant qui m'a fait naître :
Il m'avait deux fois donné l'être :
Je respirais, j'aimais : quelle félicité !
A peine j'ai goûté l'aurore de la vie, etc.


Tous les dieux avec tous leurs attributs entrent sur la scène


CHOEUR DES DIEUX.

Que les astres se réjouissent !
Que tous les dieux applaudissent
Au dieu de l'univers !
Devant lui les soleils pâlissent.

NEPTUNE.

Que le sein des mers,

PLUTON.

Le fond des enfers,

CHOEUR DES DIEUX.

Les mondes divers,
Retentissent
D'éternels concerts.
Que les astres, etc.

PANDORE.

Que tout ce que j'entends conspire à m'effrayer !
Je crains, je hais, je fuis cette grandeur suprême.
Qu'il est dur d'entendre louer
Un autre dieu que ce que j'aime !

LES TROIX GRACES.

Filles du charmant Amour,
Régnez dans son empire ;
La terre vous désire,
Le ciel est votre cour.