Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome3.djvu/556

Cette page n’a pas encore été corrigée

Que sur mes goûts, mes mœurs, mon cœur et ma personne,
On glose librement, tout cela se pardonne ;
Mais dénigrer mon style, attaquer mon esprit !
Oh ! parbleu, c’en est trop ; j’en crève de dépit.

LAURE.

Attendez : Libermont, qui très-peu vous honore.
En ricanant beaucoup, nous ajoutait encore
Qu’en un certain enclos…

ZOÏLIN, l’interrompant brusquement.

Il suffit, mon enfant ;
C’est assez m'éclairer ; je suis plus que content.
Mais à tous ces discours que répondait Hortense ?

LAURE.

Hortense ? elle lisait, en gardant le silence.
Elle hait ces propos,

ZOÏLIN

Et monsieur Ariston ?

LAURE.

Il n’a pas seulement prononcé votre nom.
Mais peut-être il vous hait, et de plus vous méprise.

ZOÏLIN

Me mépriser ! pourquoi ?

LAURE.

Ne faut-il pas qu’il dise
Beaucoup de mal de vous, puisqu’il en dit de moi ?
S’opposer à ma noce ? ah ! si je le revoi,
Je vous le traiterai de la bonne manière.

ZOÏLIN

Modérez-vous.

LAURE.

Non, non ! je saurai la première
Ici le démasquer ; et je veux aujourd’hui
Lui prouver tous ses torts, et me venger de lui.


Scène II.



HORTENSE, LAURE, ZOÏLIN.

HORTENSE.


Mon Dieu ! que tout ceci me surprend et m’afflige !
Que l’on cherche Ariston ; courez partout, vous dis-je.