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Vous hantez los cjilV’s où ros pestes publiques
Vont, (lit-on, quelquefois faire los bcaiix-esprits,
Raiiiassor les poisons qu’on voit dans leurs écrits.
Vous êtes jeune, et simple, et sans expérience ;
Le monde jus([u’ici n’est pas votre science ;
Vous pouvez avec eux aisément vous gâter :
Madame vous protège, il le faut mériter.
Étudiez beaucoup, acqu(rez des lumières
Pour entrer au harreau, pour régir les affaires ;
Rendez-vous digne enfin de quelque lionnête emploi.
Surtout ne prenez point votre exemple sur moi [1].

(À Hortense.)

Madame, pardonnez cette leçon diffuse ;
Mais vous le protégez, et c’est là mon excuse.
Permettez qu’avec vous j’aille trouver Cléon,
Pour résigner remploi dont vous m’avez fait don.

(Hortense sort avec Ariston)


Scène IX.



ZOÏLIN, NICODON.


ZOÏLIN, à part.

Je hais mon sort… je hais cet homme davantage ;
Sans même le savoir, à toute heure il m’outrage.
Oui, je l’abaisserai.

NICODON.

Mon oncle, en vérité,
Madame Hortense et lui m’ont tous deux enchanté.

ZOÏLIN.

Dis-moi, ne sens-tu pas un peu de jalousie
Contre cet Ariston ? là… quelque noble envie ?

NICODON.

Vous voulez vous moquer ; il me sied bien à moi
D’oser être jaloux ! Et puis d’ailleurs sur quoi ?

ZOÏLIN.

Comment sur quoi, mon fils ? Tu ne sais pas, te dis-je,
Tout le mal qu’il te fait, et tout ce qui t’afflige.

  1. C’est-à-dire : Ne vous faites pas auteur. (G. A.)