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ACTE I. SCENE IV. 437

SCÈNE lY.

LISE,.MARTHE, m : piu’sident EIERENEAT.

FI KU EN F AT.

Jo l’ayoïiorai, cotto donation

Doit aii<,Mnentor la satisfaction

Que vous avez d’un si beau mariage.

Surcroît de biens est l’Ame d’un ménage :

Fortune, lionneurs, et dignités, je croi,

Abondamment se trouvent avec moi ;

Et vous aurez dans Cognac, à la ronde,

L’bonneur du pas sur les gens du beau monde.

C’est un plaisir bien flatteur que cela :

Vous entendrez murmurer : u La voilà ! »

En vérité, quand j’examine au large

—\lon rang, mon bien, tous les droits de ma cliarge,

Les agréments que dans le monde j’ai.

Les droits d’aînesse où je suis subrogé.

Je vous en fais mon compliment, madame.

MARTHE.

Moi, je la plains : c’est une cliose infâme Que vous mêliez dans tous vos entretiens Vos qualités, votre rang, et vos biens. Être à la fois et Midas et Narcisse, Enflé d’orgueil et pincé d’avarice ; Lorgner sans cesse avec un œil cont(Mit Et sa personne et son argent comptant ; Être en rabat un petit-maître avare. C’est un excès de ridicule rare : Un jeune fat passe encor ; mais, ma foi, Un jeune avare est un monstre pour moi.

FIEREXFAT.

Ce n’est pas vous ])robal)lement, ma mie, A qui mon père aujourd’hui me marie ; C’est à madame : ainsi donc, s’il vous plaît. Prenez à nous un peu moins d’intérêt.

(A Lise.)

Le silence est votre fait… Vous, madame, Qui dans une heure ou deux serez ma femme, Avant la nuit vous aurez la bonté