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Scène 7



Alvarès, Alzire.



Alzire se jetant à genoux.

Seigneur, j’embrasse vos genoux,
C’est à votre vertu que je rends cet hommage,
Le premier où le sort abaissa mon courage.
Vengez, seigneur, vengez, sur ce cœur affligé,
L’honneur de votre fils par sa femme outragé :
Mais à mes premiers nœuds mon âme était unie ;
Un cœur peut-il deux fois se donner en sa vie ?
Zamore était à moi, Zamore eut mon amour :
Zamore est vertueux, vous lui devez le jour.
Pardonnez… je succombe à ma douleur mortelle.

Alvarès.

Je conserve pour toi ma bonté paternelle,
Je plains Zamore et toi, je serai ton appui ;
Mais songe au nœud sacré qui t’attache aujourd’hui.
Ne porte point l’horreur au sein de ma famille :
Non, tu n’ès plus à toi : sois mon sang, sois ma fille.
Gusman fut inhumain, je le sais, j’en frémis ;
Mais il est ton époux, il t’aime, il est mon fils,
Son âme à la pitié se peut ouvrir encore.

Alzire.

Hélas, que n’êtes-vous le père de Zamore !