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Scène 5



Alvarès, Gusman, Zamore, Alzire, suite.



Alvarès à son fils.

Tu vois mon bienfaiteur, il est auprès d’Alzire.

À Zamore,

Ô toi ! Jeune héros, toi par qui je respire,
Viens, ajoute à ma joie en cet auguste jour,
Viens avec mon cher fils partager mon amour.

Zamore.

Qu’entends-je ? Lui, Gusman ! Lui, ton fils, ce
Barbare !

Alzire.

Ciel ! Détourne les coups que ce moment prépare.

Alvarès.

Dans quel étonnement…

Zamore.

Quoi ! Le ciel a permis,
Que ce vertueux père eût cet indigne fils ?

Gusman à Zamore.

Esclave, d’où te vient cette aveugle furie ?
Sais-tu bien qui je suis ?

Zamore.

Horreur de ma patrie !
Parmi les malheureux que ton pouvoir a faits,
Connais-tu bien Zamore ? Et vois-tu tes forfaits ?

Gusman.

Toi !

Alvarès.

Zamore !

Zamore.

Oui, lui-même, à qui ta barbarie
Voulut ôter l’honneur, et crut ôter la vie ;
Lui que tu fis languir dans des tourments honteux,
Lui dont l’aspect ici te fait baisser les yeux.
Ravisseur de nos biens, tyran de notre empire,
Tu viens de m’arracher le seul bien où j’aspire,
Achève, et de ce fer, trésor de tes climats,
Préviens mon bras vengeur, et préviens ton trépas.
La main, la même main qui t’a rendu ton père,