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ACTE DEUXIÈME



Scène I.

TRIGAUDIN, JÉRÔME.
TRIGAUDIN.

Ce vieux fou de baron s’enferme dans son château, et fait la garde comme si tout l’univers voulait lui enlever Mlle de la Canardière, et comme si les ennemis étaient aux portes. (Il heurte à la porte du château.) Holà ! quelqu'un, holà !

JÉRÔME, sans ouvrir la porte.

Qui va là ?

TRIGAUDIN.

Vive le roi et monsieur le baron ! On vient pour épouser Mlle Gotton.

JÉRÔME.

Je vais dire ça à monseigneur.

TRIGAUDIN.

Est-il possible qu’il y ait encore en France un rustre comme le baron de cette gentilhommière ? Voilà un beau contraste que monsieur le comte et lui !


Scène II.

LE BARON DE LA CANARDIÈRE, en buffle, à la tête de ses gens ; TRIGAUDIN.
LE BARON.

Ah ! c’est vous, mon brave monsieur Trigaudin : pardon, il faut être un peu sur ses gardes quand on a une jeune fille dans