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238 LE DUC DE FOIX.

Je vois qu’il est dos temps pour l(>s |)artis oxtrêmos, Que les plus saints (le\oirs peu\ent se tairc^ (Mix-mènies.

  • Je ne souffrirai pas (jue d’un autre (pie moi,
  • Daiis de pareils uioments, vous éprouviez la loi ;
  • Et vous reconnaiti’ez, au succès de mou zèle,
  • Si Lisois vous aimait, et s’il vous fut lidèle.

LE DUC.

Je te retrouve eu (lu dans mou a(l\ersilé : L’univers m’abandonne, et toi seul m’es resté. Tu ne soufîViras pas que mon rival tranquille Insulte impunément à ma rage inutile ; Qu’un ennemi vaincu, maître de mes États, Dans les bras d’une ingrate insulte à mon trépas.

LISOIS.

  • \on ; mais en vous rendant ce mallieureux service,
  • Prince, je vous demande un autre sacrifice.

LE DUC.

  • Parle.

LISOIS.

Je ne veux pas que le Maure en ces lieux,

  • Protecteur insolent, commande sous mes veux ;
  • Je ne veux pas servir un tyran qui nous l)rave.
  • Ne puis-je vous venger sans être son esclave ?
  • Si vous voulez tomber, pourquoi prendre un appui ?
  • Pour mourir avec vous ai-je besoin de lui ?
  • Du sort de ce grand jour laissez-moi la co nduite :
  • Ce que je fais pour vous peut-être le mérite.
  • Les Maures avec moi pourraient mal s’accorder ;
  • Jusqu’au dernier moment je veux seul commander.

LE DUC.

  • Oui, pourvu qu’Amélie, au désespoir réduite,
  • Pleure en larmes de sang l’amant qui l’a séduite ;
  • Pourvu que de l’iiorreur de ses gémissements
  • Ma douleur se repaisse à mes derniers moments,
  • Tout le reste est égal, et je te l’abandonne :
  • Prépare le combat, agis, dispose, ordonne.
  • Ce n’est plus la victoire où ma fureur prétend ;
  • Je ne cherche pas même un trépas éclatant.
  • Aux cœurs désespérés qu’importe un peu de gloire ?
  • Périsse ainsi que moi ma funeste mémoire !
  • Périsse avec mon nom le souvenir fatal
  • D’une indigne maîtresse et d’un lâche ri\al !