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ACTE DEUXIÈME.


Scène I.

LE DUC.

Osera-t-elle encor refuser de me voir ?
Ne craindra-t-elle point d’aigrir mon d<sespoir ?
Ah ! c’est moi seul ici qui tremble de déplaire.
Ame superbe et faible ! esclave volontaire !
Cours aux pieds de l’ingrate abaisser ton orgueil ;
Vois tes jours dépendant d’un mot et d’un coup d’œil
Làche, consume-les dans l’éternel passage
Du dépit aux respects, et des pleurs à la rage.
Pour la dernière fois je prétends lui parler.
Allons…


Scène II.

LE DUC ; AMÉLIE iît TAISE, dans le fond.

AMÉLIE.

J’espère encore, et tout me fait trembler, Vamir tenterait-il une telle entreprise ? Que de dangers nouveaux ! Ali ! que vois-je, Taise ?

LE DUC.

J’ignore quel objet attire ici vos pas.

Mais vos yeux disent trop qu’ils ne me clierclient pas.

Quoi ! vous les détournez ? Quoi ! vous voulez encore

Insulter aux tourments d’un cœur qui vous adore,

Et, de la tyrannie exerçant le pouvoir,

Nourrir votre fierté de mon vain désespoir ?

C’est à ma triste vie ajouter trop d’alarmes.

Trop flétrir des lauriers arrosés de mes larmes,