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ACTE I, SCÈXl" IV. 20.-

  • Amants aimés, heureux, ils a ont tous aux combats,

Et du sein du bonheur ils volent au trépas.

Je mourrai digne au moins de l’ingrate que j’aime.

I.ISOIS.

(jiie mon prince plutôt soit digne de lui-même ! Le salut de l’État m’occupait en ce jour ;

  • Je vous parle du votre, et vous parlez d’amour !

Seigneur, des ennemis j’ai visité l’armée ; Déjà de tous côtés la nouvelle est semée Que Vamir votre frère est armé contre nous. Je sais (|ue dès longtemps il s’éloigna de vous. Vamir ne m’est connu ([ue par la renommée : Mais si, par le devoir, par la gloire animée, 8on àme écoute encor ces premiers sentiments Qui l’attachaient à vous dans la fleur de vos ans. Il peut vous ménager une paix nécessaire ; Et mes soins…

LE DUC.

Moi, devoir quelque chose à mon frère ! Près de mes ennemis mendier sa faveur ! Pour le haïr sans doute il en coûte à mon cœur ; Je n’ai point oublié notre amitié passée ; Mais puisque ma fortune est par lui traversée, Puisque mes ennemis l’ont détaché de moi. Qu’il reste au milieu d’eux, qu’il serve sous un roi. Je ne veux rien de lui.

LISOIS.

Votre fière constance D’un monarque irrité brave trop la vengeance.

LE DLG.

Quel monanjue ! un fantôme, un prince elleminé, Indigne de sa race, esclave couronné, Sur un trône avili soumis aux lois d’un maire ! De Pépin son tyran je crains peu la colère ; Je déteste un sujet qui croit m’intimider, Et je méprise un roi qui n’ose commander : Puisqu’il laisse usurper sa grandeur souveraine. Dans mes États au moins je soutiendrai la mienne. Ce cœur est trop altier pour adorer les lois De ce maire insolent, l’oppresseur de ses rois ; Et Clovis, que je compte au rang de mes ancêtres. N’apprit point à ses fds à ramper sous des maîtres.