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ACTE III. SCK.NH III. i87

Vous vouliez ce matin, par un hcurcuv Irailr, Apaiser avec gloire un monarque irrité. Ne vous rebutez pas ; ordonnez, et j’espôre Signer en votre nom celte paix salutaire. Mais s’il vous faut combattre et courir au trépas, Vous savez qu’un ami ne vous survivra pas.

Ami, dans le tombeau laisse-moi seul descendre ; Vis pour servir ma cause, et pour venger ma cendre. Mon destin s’accomplit, et je cours l’acliever. Qui cherche bien la mort est sûr do la trouver ; Mais je la veux terrible, et lorsque je succombe. Je veux voir mon rival entraîné dans ma tombe.

COI cv. Comment ! de quelle horreur vos sens sont possédés !

LK DlC.

Il est dans cette tour où vous seul commandez.

COLCY.

Quoi ! votre frère ?

LE DUC.

Lui ? Nemours est-il mon frère ? 11 brave mon amour, il brave ma colère ; Il me livre à son maître ; il m’a seul opprimé ; 11 soulève mon peuple ; enfin il est aimé : Contre moi dans un jour il commet tous les crimes ! Partage mes fureurs, elles sont légitimes ; Toi seul après ma mort en cueilleras le fruit ; Le chef de ces Anglais, dans la ville introduit, Demande au nom des siens la tête du parjure.

COUCY.

Vous leur avez promis de trahir la nature ?

LE DUC.

Dès longtemps du perfide ils ont proscrit le sang.

COUCY.

Et, pour leur obéir, vous lui percez le flanc !

LE DUC.

Non, je n’obéis point à leur haine étrangère : J’obéis à ma rage, et veux la satisfaire. Que m’importent l’État et mes vains alliés ?

COUCY.

Ainsi donc à l’amour vous le sacrifiez,

Et vous me chargez, moi, du soin de son supplice !