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ACTK II, SCÈNE VI. 483

In obstaclo plus grand s’oppose à co retour.

coucv. Et quel est-il, seigneur ?

iN EMC 1RS.

Ah ! reconnais l’anioiir ; Reconnais la fuVeur ([ui de nous deux s’empare, Qui m’a fait tiMuéraire, et qui le rend ])arl)are.

coucv.- Ciel ! faut-il voir ainsi, par des caprices vains, Anéantir le fruit des plus nobles desseins ; L’amour subjuguer tout, ses cruelles faiblesses Du sang qui se révolte étouffer les tendresses, Des frères se haïr, et naître en tous climats Des passions des grands le mallieur des États ! Prince, de vos amours laissons là le mystère. Je vous plains tous les deux, mais je sers votre frère ; Je vais le seconder, je vais me joindre à lui Contre un peuple insolent, qui se fait votre appui. Le plus pressant danger est celui qui m’appelle ; Je vois qu’il peut avoir une fin hien cruelle ; Je vois les passions plus puissantes que moi, Et l’amour seul ici me fait frémir d’effroi. Mais le prince m’attend ; je vous laisse, et j’y vole ; Soyez mon prisonnier, mais sur votre parole ; Elle me suffira.

NEMOURS.

Je vous la donne.

COUCY.

Et moi. Je voudrais de ce pas porter la sienne au roi ; Je voudrais cimenter, dans l’ardeur de lui plaire, Du sang de nos tyrans une union si chère ; Mais ces fiers ennemis sont bien moins dangereux Que ce fatal amour qui vous perdra tous deux.

FIN DU DEUXIEME ACTE,