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174 LE DUC DALENÇON.

Est-ce rimi(iiie ofTet de sa raro valoiir

Qui m’en impose encore, et i)arle en sa faveur ?

Tandis (|iie contre lui je niestu’ais mes ai’uies,

Jai senti malt ; ré moi de nouvelles alarmes ;

Un je ne sais (juel trouble en moi s’est éleA(,

Soit qne ce triste amour dont je suis capfiAé,

Sur mes sens ét ; arés ri’pandant sa tendresse,

Jusqu’au sein des combats m’ait i)iV’té sa lail)lesse,

Qu’il ait voulu mai’(|nei’ tontes nu’s actions

De la noble doucenr de ses im[)ressi()ns ;

Soit plutôt ([ne la voix de ma triste patrie

Parle encore en secret au cœur qui l’a trahie,

Ou (jue le trait fatal enfoncé dans mon cœur

Corrompe en tous les temps ma gloire et mon bonheur

COUCY.

Quant aux traits dont votre âme a senti la puissance,

Tous les conseils sont vains : agréez mon silence ;

Mais ce sang des Français f[ue nos mains font couler.

Mais l’État, la patrie, il faut vous en parler.

Je prévois que bientôt cette guerre fatale,

Ces troubles intestins de la maison royale.

Ces tristes factions céderont au danger

D’abandonner la France aux mains de l’étranger.

Ses droits sont odieux, sa race est peu chérie ;

On hait l’usurpateur, on aime la patrie^ ;

Et le sang des Capets est toujours adoré.

Tôt ou tard il faudra que de ce tronc sacré

Les rameaux divisés et courbés par l’orage,

Plus unis et plus beaux, soient notre unique ombrage.

Vous, placé près du trône, à ce trône attaché,

Si les malheurs des temps vous en ont arraché,

A des nœuds étrangers s’il fallut vous résoudre,

L’intérêt les forma, l’honneur peut les dissoudre :

Tels sont mes sentiments, que je ne peux trahir.

LE DUC.

Quoi ! tonjours à mes yeux elle craint de s’offrir ! Quoi ! lorsqu’à ses genoux soumettant ma fortune. Me dérobant aux cris d’une foule importune. Aux acclamations du soldat qui me suit, Je cherchais auprès d’elle un bonheur qui me fuit,

1. Ce beau vers ne se trouve pas non plus dans Adélaïde.