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1t)0 VARIANTES D’ADKLAîDl’DU GUESCLIN.

ADÉLAÏDE.

Otc-toi do ma vue…

VENDÔME.

Achève ta vengeance : Ma mort doit la liuir, mon remords la commence.

ADÉLAÏDE.

Va, porte aillenr.s ton crime et ton vain désespoir, Et laisse-moi mourir sans l’horreur de te voir.

VENDOME.

Cette horreur est trop juste, elle m’est trop bien due ;

Je vais te délivrer de ma funeste vue ;

Je vais, plein d’un amour qui, même en ce moment,

Est de tous mes forfaits le plus grand cliàtiment.

Je vais môler ce sang qu’Adélaïde ahhorrc,

Au sang que j’ai verse, mais qui m’est cher encore.

ADÉLAÏDE.

Nemours n’est idus ! arrête, exécrable assassin ! Réunis deux amants : tu me retiens en vain ; Monstre, que cette épce…

VEADÔME.

Eii bien ! Adélaïde, "Prends ce fer, arme-toi., mais contre un parricide :

  • Je ne méritais pas de mourir de tes coups…
  • Que ma main les conduise…

SCÈNE IV. VENDOME, ADÉLAÏDE, COUCY.

VENDÔME.

Hélas ! je te l’avoue, oui, dans ma frénésie. Moi-même à mon rival j’eusse arraché la vie. Je n’étais plus à moi ; ce délire odieux Précipitait ma rage, et m’aveuglait les yeux.

  • L’amour, le fol amour, de mes sens toujours maître,

’En m’ôtant la raison, m’eût excusé peut-être.

  • Mais toi, dont la sagesse et les réflexions
  • Ont calmé dans ton sein toutes les passions ;
  • Toi, dont j’ai craint cent fois l’esprit ferme et rigide,
  • Avec tranquillité commettre un parricide !

ADÉLAÏDE.

Barbare !

coLey. Ainsi l’horreur et l’exécration. Qui suivent de si près cette indigne action, D’un repentir utile ont pénétré votre âme ; Et malgré tout l’excès de votre injuste flamme,

  • Au prix de votre sang vous voudriez sauver
  • Ce sang dont vos fureurs ont voulu vous priver ?