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450 VARIANTES D’ADÉLAÏDE DU GUESCLIN.

Mon amant expirait, et quand la dostince Conserve cette vie à la niienno enciiaînce, Quand mon cœur loin de moi vole pour le chercher, Quand je le vois, lui parle, il faut m’en arracher.

SCENE II. NEMOURS, ADÉLAÏDE, DANGESTE.

NEMOURS.

Oui, je viens vous presser de comhlcr ma misère, D’accahler votre amant d’un malheur nécessaire, De me priver de vous ; au nom de nos liens, Au nom de tant d’amour, de vos pleurs, et des miensT Partez, Adélaïde.

ADÉ LAÏDE.

Il faut que je vous quitte ?

\ E M O U R s.

Il le faut.

ADÉLAÏDE.

Ah ! Nemours…

NEMOURS.

De cette heureuse fuite, Dans l’ombre de la nuit, cet ami prendra soin ; Ceux qu’il a su gagner vous conduiront plus loin.

  • De la Flandre à sa voix on doit ouvrir la porte ;
  • Du roi sous les remparts il trouvera l’escorte ;
  • Le temps presse, évitez un ennemi jaloux.

A DÉLAÏDE.

  • Je vois qu’il faut partir… mais si tôt… et sans vous !

NEMOURS.

"Prisonnier sur ma foi, dans l’horreur qui mo presse

  • Je suis plus enchaîné par ma seule promesse
  • Que si de cet État les tyrans inhumains
  • Des fers les plus pesants avaient chargé mes mains.
  • Au pouvoir de mon frère ici l’honneur me livre.
  • Je poux mourir pour vous, mais je ne peux vous suivre ; .

Et j’ai du moins la gloire, en des malheurs si grands. De sauver vos vertus des mains de vos tyrans.

Allez ; le juste ciel, qui pour nous se déclare,

Prêt à nous réunir, un moment nous sépare.

Demain le roi s’avance et vient venger mes fers.

Aux étendards des lis ces murs seront ouverts ;

Pour lui des citoyens la moitié s’intéresse ;

Leurs bras seconderont sa fidèle noblesse.

Hélas ! si vous m’aimez, dérobez-vous aux traits

De la foudre qui gronde autour de ce palais,

  • Au tumulte, au carnage, au désordre effroyable,
  • Dans des murs pris d’assaut maliicur inévitable ;

Mais craignez encor plus les fureurs d’un jaloux.

Dont les ycu\ alarmés semblent veiller sur nous.

Vendôme est violent, non moins que magnanime,.