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124 ADKLAÏDK DL" GUESCLIN.

Ouo la main do la haino et (\\m les mêmes coups Dans riiorreur du tombeau nous réunissent tous !

(Il tombe dans un fauteuil.) COLCY.

Il ne se connaît plus, il succombe à sa rage.

VENDÔME.

Kli bien ! souflViras-tu ma honte et mon outrage ? Le temps presse ; veux-tu qu’un rival odieux Enlève la ])erfide, et l’épouse à mes yeux ? Tu crains de me répondre ! attends-tu que le traître \it soulevé mon peuple, et me livre à son maître ?

COLCY.

Je vois trop, en etTet, que le parti du roi Du peuple fatigué fait chanceler la foi. De la sédition la flamme réprimée \ it encor dans les cœurs, en secret rallumée.

VENDÔME,

C/est Nemours qui Tallume, il nous a trahis tous.

COLCY.

.le suis loin d’excuser ses crimes envers vous ; La suite en est funeste, et me remplit d’alarmes. Dans la plaine déjà les Français sont en armes, Et vous êtes perdu, si le peuple excité Croit dans la trahison trouver sa sûreté. Vos dangers sont accrus.

VENDÔME.

Eh bien ! que faut-il faire ?

COUCY.

Les prévenir, dompter l’amour et la colère. Ayons encor, mon prince, en cette extrémité, Pour prendre un parti sûr, assez de fermeté. \ous pouvons conjurer ou braver la tempête ; Quoi que vous décidiez, ma main est toute prête. \ous vouliez ce matin, par un heureux traité, Apaiser avec gloire un monarcjue irrité ; Ne vous rebutez pas : ordonnez, et j’espère Signer en votre nom cette paix salutaire : Mais sil vous faut combattre, et coui-ir au trépas, Vous savez qu’un ami ne vous sur\ivra pas.

VEND Ô M E.

Ami, dans le toml)eau laisse-moi seul descendre ; Vis pour senir ma cause, et pour venger ma cendre