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le plus misérable si le ministère n’avait la bonté de lui accorder les deux mille minots de sel de Peccais, et mille minots de sel rouge qui restent encore dans les magasins de la ferme générale à Gex ; lesquels trois mille minots monseigneur le contrôleur général a bien voulu leur promettre.

IV.

Les susdits syndics et adjoints des trois ordres, ayant vu la lettre du 4 mars, de M. de Fargès, intendant du commerce, par laquelle on les flatte que le ministère serait disposé à diminuer la somme de trente mille livres imposée sur le petit pays de Gex, ou à faire payer à l’industrie une partie de cette somme, s’en rapportent aveuglément à la décision de monseigneur le contrôleur général, et n’ont d’autre volonté que la sienne. Mais s’il leur permettait d’opter, et si la part de l’imposition sur l’industrie allait à six mille livres, ils supplieraient le ministre de diminuer ces six mille livres sur l’indemnité stipulée en faveur des fermiers généraux plutôt que d’alarmer les manufacturiers par une taxe. Ils croiraient, en cela, se conformer aux intentions de monseigneur le contrôleur général, qui semble vouloir augmenter le prix des terres en leur faisant porter le fardeau ; et ils espéreraient que leur sol, tout ingrat qu’il est, étant enfin mieux cultivé, pourrait rapporter un peu davantage. On ne veut que travailler, et payer le roi.

V.

Les états demandent à qui il faudra remettre le prix de l’indemnité. Le pays est si pauvre que les états ne pourraient subvenir aux frais immenses d’épices, droits de correcteurs, travail de procureurs, etc., etc., s’il fallait qu’ils comptassent à la chambre des comptes. Ils supplient monseigneur le contrôleur général de les en dispenser, ou du moins d’ordonner qu’ils compteront sans frais.

VI.

Les tanneurs de l’intérieur du pays de Gex sont prêts à payer les droits, en faisant entrer leurs cuirs en France, et demandent à être, comme les autres communautés, sur le pied de province étrangère.

VII.

Les états ayant considéré que monseigneur le contrôleur général, dans le premier article de la réponse dont il les honore, dit que « l’on ne pourrait affranchir Lelex sans affranchir aussi