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DÉLIBÉRATION


DES ÉTATS DE GEX


du 14 mars 1776,


À Mgr  LE CONTROLEUR GÉNÉRAL[1].




I.

Les syndics et adjoints des trois ordres du pays de Gex, extraordinairement assemblés, pénétrés de la plus respectueuse reconnaissance pour les bontés de monseigneur le contrôleur général, ont commencé, dès aujourd’hui, à travailler à la répartition des 30,000 livres imposées pour l’indemnité de la ferme générale, et à régler les contributions sur les possesseurs de fonds, selon les ordres du roi.

II.

Ils n’insistent point sur l’extrême pauvreté du pays, dont les terres labourées ne produisent que trois pour un dans les meilleures années, et dont la culture est si à charge aux habitants que, depuis l’année 1685, le pays a quatre-vingt-trois charrues de moins qu’il n’en avait auparavant.

Ils s’occupent aussi de l’imposition d’une taxe sur les terres, pour payer la confection des grands chemins, et pour remplacer les corvées, dont la suppression est un des plus grands bienfaits du ministère.

III.

Ces deux objets importants et dispendieux, joints aux autres charges immenses de cette petite province, la réduiraient à l’état

  1. C’est en 1827 que M. Clogenson a publié ces Délibérations, sur l’original écrit de la main de Wagnière. (B.)