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Nous retrouvâmes sur notre route quelques-uns de ces automates grossiers à qui on avait persuadé de piller Pontoise, Chantilly, Corbeil, Versailles, et même Paris. Je m’adressai à un homme de la troupe, qui me paraissait repentant. Je lui demandai quel démon les avait conduits à cette horrible extravagance. « Hélas ! monsieur, je ne puis répondre que de mon village. Le pain y manquait : les capucins étaient venus nous demander la moitié de notre nourriture au nom de Dieu. Le lendemain, les récollets étaient venus prendre l’autre moitié.

— Hé, mes amis, leur dis-je ; forcez ces messieurs à labourer la terre avec vous, et il n’y aura plus de disette en France. »

FIN DE LA DIATRIBE À L’AUTEUR DES ÉPHÉMÉRIDES.