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À propos, je n’ai lu ni dans Bossuet ni dans Fléchier que les âmes des rois palpitassent au jugement de Dieu. Ayez la complaisance de me dire comment une âme palpite. C’est apparemment comme une verge qui veille.

Votre très-humble serviteur,
B.,
Académicien.


FIN DE : AU REVEREND PERE EN DIEU.

    cela n’empêche pas qu’il n’y ait quelques crimes. On a vu des Brinvilliers et des Voisin dans le grand siècle de Louis XIV ; nous avons vu dans le nôtre quelques injustices abominables commises avec le glaive de la justice. Ce sont des orages passagers au milieu des beaux jours. Jamais la société n’a été plus aimable et plus remplie de sentiments d’honneur ; jamais les belles-lettres n’ont plus influé sur les mœurs. S’il se trouve quelques misérables, comme un abbé Sabotier, qui commente Spinosa, et qui prêche la religion catholique, apostolique et romaine, qui recommande la chasteté dans un dictionnaire de trois siècles, et qui fasse des vers infâmes dans un b…, au sortir du cachot, qui écrive des libelles pour de l’argent, en attendant un bénéfice, etc., de telles horreurs ne sont pas comptées. Un crapaud qu’on rencontre dans les jardins de Versailles ou de Saint-Cloud ne diminue pas le prix de ces chefs-d’œuvre de l’art.

    Assemblez tous les sages de l’Europe, et demandez-leur quel temps ils préfèrent ; ils répondront : Celui-ci.

    Messieurs les Parisiens, je vous demande bien pardon de vous dire que vous êtes heureux.(Note de Voltaire.)

    — Voltaire a fait sur le livre De la Félicité publique (par le marquis de Chastellux) un article pour le Journal de politique et de littérature, article qu’on trouvera ci-après.