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392 FRAGMENT DUNE LETTRE, ETC.

losophiquc qui règne dans notre siècle influe sur nos lois; si on les simplifie, si on les rend plus humaines, si elles sont plus uni- formes, s'il y reste moins d'arbitraire, que devons-nous désirer davantage ?

Je sais qu'il y a des gens pour qui c'est un malheur de n'avoir pas de plaintes à former; mais l'on ne pense point ainsi dans votre ville, qui est la seconde ^ du royaume.

On ne dira point de vous :

yix({ue tenct lacrymas quia nil lacrymabile cernit-.

Il paraît étrange, à la vérité, que presque toutes les compa- gnies supérieures aient fait au roi des remontrances contre ses bienfaits. Un jour, cette unanimité de plaintes sur votre bonheur paraîtra un problème difficile à résoudre. En voici, je crois, l'explication :

Ces compagnies ne savaient pas le nouvel établissement en faveur des peuples. Elles savaient seulement le malheur arrivé au parlement de Paris. Elles ont rempli leur devoir en parlant pour leurs confrères. On ne peut que louer leur zèle. Aucune d'elles ne fait des remontrances contre la générosité du roi, de vous faire administrer la justice chez vous, et de ne la point faire payer. Elles auraient joint leurs actions de grâces aux vôtres si elles avaient été instruites de ses vues bienfaisantes. Elles plaignent le parlement de Paris; mais la nation est préférable à un parle- ment, fût-ce celui d'Angleterre.

Toutes ces pièces d'éloquence n'ont roulé que sur des objets généraux, parce qu'on ne savait pas en effet les projets de la cour.

Les voilà connus. Il ne reste qu'à prier le roi pour le parlement de Paris, et à le remercier pour la France.

1. Cette expression prouve que c'est la ville de Lyon que désigne l'initiale L, dans le titre de l'opuscule.

2. Ovide, Métam., II, vers 790.

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