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À UN AVOCAT DE BESANÇON.


avoir d’autre intérêt que ce bien public même dont ils sont les ministres.

J’ai l’honneur d’être bien respectueusement, monsieur, etc.,

Desn….,
Du conseil des deux-cents.

P. S. Nous avons admiré le factum en faveur de Fantet. Voilà, monsieur, le triomphe des avocats. Faire servir l’éloquence à protéger, sans intérêt, l’innocent ; couvrir de honte les délateurs ; inspirer une juste horreur de ces cabales pernicieuses qui n’ont de religion que pour haïr et pour nuire, qui font des choses sacrées l’instrument de leurs passions : c’est là sans doute le plus beau des ministères. C’est ainsi que M. de Beaumont défend à Paris l’innocence des Sirven après avoir si glorieusement combattu pour les Calas. De tels avocats méritent les couronnes qu’on donnait à ceux qui avaient sauvé des citoyens dans les batailles. Mais que méritent ceux qui les oppriment ?

FIN DE LA LETTRE.