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EXTRAIT
DE LA BIBLIOTHÈQUE RAISONNÉE[1].

Les Œuvres de M. de Maupertuis, à Dresde, 1752, in-4o de quatre cent quatre pages ; une Épître dédicatoire, et une Préface, qui en font vingt-deux. C’est un recueil de plusieurs dissertations, dont quelques-unes avaient déjà été reçues favorablement. La première est un Essai de Cosmologie.

Il y a au devant de ce petit Traité de cosmologie un correctif qui a paru nécessaire à l’auteur. Le traité roule principalement sur deux points : le premier infirme les preuves de l’existence de Dieu les plus naturelles ; et dans le second on cherche la preuve de cet Être suprême dans une loi de la réfraction[2]. Il est clair qu’il y a plus de lecteurs capables de sentir cette foule d’arguments par lesquels la nature démontre son maître à tous les sens, qu’il n’y en a qui puissent le reconnaître dans une formule d’algèbre. C’eût été rendre problématique une vérité si importante et si nécessaire aux hommes, que d’ébranler la force des témoignages les plus reçus, et de ne réserver la certitude d’un Être souverain qu’à un problème. L’auteur a donc fait sagement de prévenir les reproches que quelques lecteurs pouvaient lui faire.

Il est difficile d’être de son avis quand il combat les preuves de l’existence de Dieu, qui ont paru si fortes à Newton et à tant d’autres philosophes[3]. Newton voyait, ainsi que Platon, dans toute

  1. Art. X, page 158, mois de juillet, août et septembre 1752. Cet examen des Œuvres de Maupertuis est formellement attribué à Voltaire par l’abbé Sépher. Il fut réimprimé par Pidansat de Mairobert (avec d’autres pièces), sous le titre de la Querelle, petit in-12, mais n’a point encore été admis dans les Œuvres de Voltaire (25 mars 1830). (B.)
  2. Œuvres de Maupertuis, 17.52, in-4o, page 54.
  3. Œuvres de Maupertuis, page 5.