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DE LA PÉRIODE.

longtemps que tous ces signes ont de nouvelles places dans le ciel, par rapport à nos saisons, et il serait temps de changer la manière de parler, qu’il faudra bien changer un jour : car, en effet, notre printemps commence quand le soleil se lève avec les poissons ; notre été, avec les gémeaux ; notre automne, avec la vierge ; notre hiver, avec le sagittaire ; ou, pour parler plus exactement, nos saisons commencent quand la terre, dans sa route annuelle, est dans les signes opposés aux signes qui se lèvent avec le soleil.

Hipparque fut le premier qui, chez les Grecs, s’aperçut que le soleil ne se levait plus au printemps dans les signes où il s’était levé autrefois. Cet astronome vivait environ soixante ans avant notre ère vulgaire ; une telle découverte faite si tard, et qui devait avoir été faite beaucoup plus tôt, prouve que les Grecs n’avaient pas fait de grands progrès en astronomie.

On conte (mais c’est un seul auteur qui le dit, au iie siècle) qu’au temps du voyage des Argonautes, l’astronome Chiron fixa le commencement du printemps, c’est-à-dire le point où l’écliptique de la terre coupait l’équateur, au quinzième degré du bélier. Il est constant que, plus de cinq cents années après, Méton et Euctémon observèrent que le soleil, au commencement de l’été, entrait dans le huitième degré du cancer ; et par conséquent

    ville d’Assouvan est précisément bâtie sur les ruines de l’ancienne Syène : j’ai entre les mains son manuscrit. Jamais voyageur n’est entré dans un plus grand détail des raretés de l’Égypte ; mais je ne peux assez m’étonner qu’un si habile observateur ait négligé de rechercher et le puits dont parle Strabon, et les fondements de la fameuse tour de Syène, édifice si renommé dans l’antiquité qu’Ézéchiel même, tout Juif, et par conséquent tout peu instruit qu’il était, en parle en son chapitre xix.

    « Avec un peu de soin, on trouverait aisément la place de la tour et celle du puits : on préviendrait ainsi les recherches et les doutes de la postérité ; on déterminerait, par un voyage de six mois, ce que des siècles d’observations astronomiques pourront vérifier à peine. Il ne manque à la France, après l’entreprise de l’équateur et du cercle polaire, que celle de l’île Éléphantine et de Syène.

    CHAPITRE XII.
    De la période de 25,920 années, causée par l’attraction.

    « Si la période de 2,000,000 d’années n’est pas encore constatée, celle de près de 20,000 ans est aussi sûre que la révolution du jour et de la nuit. Elle est la suite évidente de l’attraction ; mais, pour expliquer ce mouvement et sa cause, il faut reprendre ici les choses d’un peu plus loin, etc. »

    Dans l’édition de 1741, tout le reste de l’ouvrage était conforme à tout ce qui suit, avec cette seule différence que, par la suppression, en 1748, des deux chapitres compris en entier dans cette note, les numéros des chapitres conservés ont été changés. (B.)