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TONNERRE.
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Pour diminuer l’horrible idée d’un coup de tonnerre qui n’a nulle ressemblance à une nouvelle mariée, il ajoute que ce coup de tonnerre

Le frappe d’autant plus, que plus il le surprend.

Il dit ailleurs au même Fabian (acte IV, scène vi) :

Qu’est ceci, Fabian ? quel nouveau coup de foudre
Tombe sur mon espoir, et le réduit en poudre ?

Un espoir réduit en poudre devait étonner le parterre.

Lusignan, dans Zaïre, prie Dieu

Que la foudre en éclats ne tombe que sur lui[1].

Agénor[2], en parlant de sa sœur, commence par dire que

Pour lui livrer la guerre
Sa vertu lui suffit au défaut du tonnerre.

L’Atrée du même auteur dit, en parlant de son frère :

Mon cœur, qui sans pitié lui déclare la guerre,
Ne cherche à le punir qu’au défaut du tonnerre[3].

Si Thyeste fait un songe, il vous dit que

... Ce songe a fini par un coup de tonnerre[4].

Si Tydée consulte les dieux dans l’antre d’un temple, l’antre ne lui répond qu’à grands coups de tonnerre.

Enfin j’ai vu partout le tonnerre et la foudre
Mettre les vers en cendre et les rimes en poudre.

Il faudrait tacher de tonner moins souvent.

Je n’ai jamais bien compris la fable de Jupiter et des Tonnerres dans La Fontaine (VIII, xx) :

Vulcain remplit ses fourneaux
De deux sortes de carreaux.

  1. Acte II, scène iii.
  2. Ce n’est pas Agénor : c’est Bélus qui, dans la Sémiramis de Crébillon, I, i, débite ces vers.
  3. Atrée et Thyeste, I, iii.
  4. Électre, II, i.