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T H É A N D R E.

C’est la voix de la reine.

PO I. lÔMON.

Ah ! quels lugubres cris !

LE ( ; R A N D - P R È r n E.

Crains ton roi, crains ton sang.

É II I P H Y L E, derrière le théâtre.

Épargne-moi, mon fils ! A I.C M ÉO.\, (lerrièro le théâtre. Rerois le dernier cou]), tombe à mes pieds, perfide !

(On entend un cri d’Kriphyle.) F L É M N.

Ciel ! qu’est-ce que j’entends ?

LE GRAND-PRÊTRE.

La voix du parricide.

SCENE V. ALCMÉOX, THÉAXDRE, LE GRAND-PRÊTRE, POL’i.MOX.

ALCMKON.

Je viens de l’immoler : il n’est plus ; je suis roi.

Dieux ! dissipez l’horreur qui s’empare de moi.

Mon bras vous a venges, vous, ce peuple, et mon père ;

Hermogide est tombé, même aux pieds de ma mère ;

Il demandait la vie ; il s’est humilié * ;

Et mon cœur une fois s’est trouve sans pitié.

Rendez-moi cette paix que la justice donne !

Quoi ! j’ai puni le crime, et c’est moi qui frissonne !

Ah ! pour les scélérats quels sont vos châtiments.

Si les cœurs vertueux éprouvent ces tourments ?

Ériphyle, témoin de ma juste vengeance,

Viens régner avec moi. Quoi ! tu luis ma présence ?

Tu ci’ains ton fils : tu crains ce bras ensanglanté.

Et cet horrible arrêt que le ciel a dicté !

Vous, courez vers la reine, et calmez ses alarmes :

Dites-lui que nos mains vont essuyer ses larmes.

Mais non, je veux moi-même embrasser ses genoux ;

Allons, je veux la voir…

1. Une autre version porte :

Ce monstre enfin n’est plus ; Argcs en est [iiirgé ; Les dieux sont satisfaits, et mon père est vengé. J’ai vu sur cette tombe Ériphyle éperdue : D’où vient qu’en ce moment elle évite ma vue ? Craint-elle de son fils ’e bras ensanglanté, Et cet horrible arrêt que mon père a (hcté ? Allez, Courez vers clic, et calmez ses alarmes.

Les vers 3 et 1 de cette variante se lisent encore ainsi :

Ériphyle est témoin de ma juste vengeance :

D’où vient qu’en ce moment elle fuit ma présence ?