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■■30f) VARIANTES D’ I : RI l’il VLE.

Quels que soient ses aïeux, les destins aujourd’hui De leurs ordres sacrés se reposent sur lui. Songez à cet oracle, à cette loi suprême, Que la reine autrefois a reçu des diou^ même : « Lorsqu’on un même jour deux rois seront vaincus, Tes mains prépareront un second hyménée : Ces temps, ce jour affreux, feront la destinée Et des peuples d’Argos, et du sang d’Inaclius. » Ce jour est arrivé. Votre élève intrépide A vaincu les deux rois de Pylos et d’Elide. Tous vos clnfs divisés qui désolaient Argos, Ce puissant Hermogide, et tous ces rois rivaux, Dans une ombre de paix ont assoupi leur haine ; Ils ont remis leur sort à la voix de la reine ; Et l’hymen d’Éripliyle est bientôt déclaré. Vous, si du dernier roi le nom vous est sacré, D’Amphiaraûs encor si vous aimez la gloire, Si ce roi malheureux vit dans votre mémoire. Dans le cœur d’Alcméon gravez ces sentiments : Conduisez sa vertu… mais tremblez…

THÉANDHE.

Dieux puissants Que nous annoncez-vous ?

LE Gn AND-Pr,ÈTRE.

Voici le jour peut-être Qui va redemander le sang de votre maître. La vengeance implacable, et qui marche à pas lents, Descend du haut des cieux après plus de quinze ans. Gardez que d’Alcméon le courage inutile Contre ces dieux vengeurs ne protège Éripliyle.

THÉA INDRE.

Quoi ! ce jour qui semblait marqué par leurs bienfaits

LE GRAND-PRÊTRE.

Jamais jour ne sera plus terrible aux forfaits : ]1 faut d’Amphiaraûs venger la mort funeste. Dans une obscure nuit les dieux cachent le reste.

THÉANDRE.

Il n’est donc que trop vrai : ce prince infortuné, Ce grand Amphiaraiis est mort assassiné. Quoi ! sa femme e ! le-même aurait pu… la baibare ! Hélas ! quand de bons rois le ciel toujours avare A ses tristes sujets ravit Ampliiaraûs, Il m’en souvient assez ; un murmure confus, Quelques secrètes voix, que je croyais à peine. De cette mort funeste osaient charger la reine. Mais quel mortel hardi pouvait jeter les yeux Dans la nuit qui couvrait ce mystère odieux ? Nos timides soupçons ont tremblé de paraître ; Ce bruit s’est dissipé.

LE GR AKD-PnÈTRE.

Le ciel l’a fait renaître. La Vérité terrible, avec des yeux vengeurs, Vient sur Tailc du Temps et lit au fond des cœurs : Son flambeau redoutable éclaire enlin l’abîme