Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/500

Cette page n’a pas encore été corrigée

480 ÉRIPHVLE.

Et moi, près do ce trône où je dois seul prétendre,

  • J’ai Jassé ma fortune à force de Tattendre.

Mon crédit, mon pouvoir adoré si longtemps, N’est (jii’un colosse énorme ébranlé par les ans, Qui penche vers sa chute, et dont le poids immense A eut, pour se soutenir, la supi’éme puissance* : Mais du moins en tombant je saurai me venger.

EUPHOHBE.

Qu’allez-vous faire ici ?

HERMOGIDE,

Ne plus rien ménager : Déchirer, s’il le faut, le voile heureux et sombre Qui couvrit mes forfaits du secret de son ombre ; Les justifier tous par un nouvel effort. Par les plus grands succès, ou la plus helle mort. Et, dans le désespoir où je vois qu’on m’entraîne. Ma fureur… Mais on entre, et j’aperçois la reine.

SCÈNE II.

ÉRIIMIYLE, ALCMKON, IIERMOGIDH, POLÉMON,

EUI^IIORBE, CHOEUR DARGIENS. ALCMÉON’.

Oui, ce peuple, madame, et les chefs, et les rois. Sont prêts à confirmer, à chérir votre choix ; Et je viens, en leur nom, présenter leur hommage A votre lieureux époux, leur maître, et votre ouvrage. Ce jour va de la Grèce assurer le repos.

É RI PII VI. E.

Vous, chefs qui m’écoutez, et vons, peuple d’Argos,

Qui venez en ces lieux reconnaître l’empire

Du nouveau souverain que ma main doit élir(\

Je n’ai point à choisir : je n’ai j)lus qu’à qiiiltci- / Un sceptre (jne mes mains n’avaient pas du porter. 1 Votre maître est vivant, mon fils res])ire encore.

Ce /ils inforliiné, (ju’à sa prcMuière aurore.

Par un trépas soudain vous crûtes enlevé,

Loin des yeux de sa mèi-e en secret élevé.

1. On trouve une iiiiitatioii d ; cos vers dans la Mort de César, acte III, scène IV. (K. )