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ACTE DEUXIÈME.


Scène I.

LA COMTESSE, FANCHON.
LA COMTESSE.

J’ai passé une nuit affreuse, ma chère petite sœur.

FANCHON.

Je n’ai pas plus dormi que vous.

LA COMTESSE.

J’ai toujours les dédains de mon mari sur le cœur.

FANCHON.

Et moi, les agréments du chevalier dans l’imagination.

LA COMTESSE.

Tu te moques de moi, de voir à quel point j’aime mon mari.

FANCHON.

Vous ne songez guère combien le chevalier me tourne la tête.

LA COMTESSE.

Je tremble pour toi.

FANCHON.

Et moi, je vous plains.

LA COMTESSE.

Aimer un jeune aventurier qui a même la bonne foi de faire entendre qu’il n’a ni naissance ni fortune !

FANCHON.

Larmoyer pour un mari qui n’est peut-être pas si grand seigneur qu’il le dit !

LA COMTESSE.

Ah !

FANCHON.

Qui a plus de dettes que de bien, plus d’impertinence que d’esprit, plus d’orgueil que de magnificence, plus…

LA COMTESSE.

Ah ! ma sœur !